Genèse | Le projet Interreg DIADeM

DIADeM – Une approche de biosurveillance active à l'aide de l’encagement d'espèces sentinelles

Prendre des médicaments est un acte quotidien devenu anodin. Pourtant, il peut fragiliser nos rivières. Les molécules consommées par les humains et les animaux sont rejetées dans les eaux usées et, bien que celles-ci soient traitées dans les stations d’épuration, les résidus de médicaments n’y sont pas tous éliminés.

Entre 2017 et 2020, le consortium de DIADeM, ou « Développement d’une approche intégrée pour le diagnostic de la qualité des eaux de la Meuse », visait à diagnostiquer la qualité des eaux de la Meuse à l’aide d'une approche de biosurveillance active impliquant l’encagement d'espèces sentinelles.  Le projet DIADeM s’est fixé deux objectifs majeurs :

  • Mesurer l’effet d’un cocktail de médicaments sur les populations des écosystèmes de la Meuse et de ses affluents (évaluation de la dose à laquelle il devient toxique pour le développement des espèces et prévision des effets à long terme sur les milieux aquatiques)
  • Développer des outils méthodologiques à l’attention des gestionnaires des cours d’eau afin d’améliorer le diagnostic de la qualité des masses d’eau.

DIADeM a démontré que l'utilisation d'une approche de biosurveillance active avec plusieurs espèces sentinelles améliore le diagnostic des systèmes aquatiques. Exposées à des contaminants, ces espèces peuvent subir des transformations biologiques à des niveaux cellulaires et moléculaires pouvant affecter la reproduction, l’immunité, le système nerveux, etc. Pour détecter ces changements, les scientifiques mesurent des biomarqueurs, comme des protéines ou des hormones, qui servent de signaux d’alarme sur l’état de santé des espèces avant que la toxicité n’impacte les populations des écosystèmes.

Les recherches se sont focalisées sur cinq espèces représentatives de la Meuse et de ses affluents : la truite arc-en-ciel, l’épinoche à trois épines, le gammare, la dreissène (une moule), et la mousse fontinale. Elles ont fait l’objet de recherches en milieu contrôlé (aquarium), semi-contrôle (en rivière artificielle ou mésocosme) et en milieu naturel (rivière) par le biais d’engagements en amont et en aval des stations d’épuration. Cette disposition a permis d’évaluer l’impact des rejets des stations d’épuration sur les espèces sentinelles.

Résultats de DIADeM

  • 6 guides méthodologiques et une approche d'encagement multi-espèces.
  • Une dizaine d'articles scientifiques et une exposition grand public composée de plus de 20 panneaux :  “Santé de nos rivières : en péril ?”
  • Une collaboration renforcée entre l'URCA, l'Université de Namur, l'Université de Liège et divers acteurs de l'eau en France et en Wallonie.

En savoir plus sur le site internet DIADeM